Le fou contre-attaque
Par Alain Cloutier

ATTENTION: Ce texte peut causer l'épilepsie

Je traverse une montagne de lierre suintant en me faisant remarquer que ce n'est pas la première fois que j'ai du vent dans les oreilles, que tout ceci n'est rien, que j'imagine seulement penser; en fait, je ne pense pas vraiment; je crée un songe porphyrique et galvanisé qui enveloppe mes idées et les propulsent à une vitesse démente en lubrifiant bien toutes les circonvolutions cérébrales maniaco-dépressives pour en diminuer l'adhérence à un groupe d'extrémiste céréalier et confitural d'avant gauche qui se prenaient tous les uns comme les chauves pour Napoléon quand il était très jeune, donc dans sa phase pré-pubère (excusez le langage non-cuit, mais il faut quand même appeler un chat un Mâkji!).

"Quand vas-tu cesser de me harceler de la sorte?", lui demandai-je avec une hargne, une férocité et une jovialité qui m'étonne encore, en lui projetant une petit voiture à la figure. Ce n'est pas parce que j'ai faim qu'il faut empiéter sur mon territoire, et encore moins me parler en Yiddish avec un faible accent sumérien codé! N'ambitionnez pas! J'ai encore tous mes yeux même si j'ai perdu la tête il y a déjà plusieurs années. Excusezªmoi un instant, j'ai une commission à faire dans ma tête. Il fait beau en moi et je vais en profiter pour ranger mes idées sur des tablettes d'osier, avec un ruban de couleur différente pour chaque drôlerie incontinente que mon cerveau accablé par tant de gags spino-rachidiens peut contrôler sans perdre main qui tend n'amasse point de fortification célèbre du XIILNIEEe siècle après l'invention de l'eau en poudre. En prenant mon envol d'une falaise virtuelle de 4 365km de large et de 4.2cm de haut, je pratique mon doigté en lançant par dessus mon mollet un flot de parole aussi lourdes que chromées en entonnant un tonitruant et moribond rire au dépend de la compagnie qui s'occupe d'effectuer des permanentes sur des Bélufilles prisent de crises d'épilepsie momentanées en riant de bon coeur à mes lancers de poids (grosseur A catégorie libre et mixte) et d'obstacles pour contrer les invasions barbares du temps des champs de chèques sans couvercles passés dates avec leurs naissances respectives.

Je me sens bien, trop bien même. Je ne devrais pas me sentir si bien, car si je suis toujours heureux, quand vais-je trouver le temps de pleurer et m'auto-mutiler? Quand vais-je trouver le temps de m'appuyer sur une cantonades au lyrisme déformé et à la voix opaque, qui se ferme même les yeux pour dire "S'IL VOUS PLAISANTE!". Que d'ironie!

Commençons par la fin, voulez-vous? Sinon, eh bien... retournez-vous et comptez en serbo-croate un compte à rebours depuis le matin des temps, mettons depuis 991 171 272 922.1 en divisant par 4.567 et en ajoutant l'âge du capitaine fois son tour de rein, moins le tour de taille du Mont Glad, au Burkina Fabeaumaisèunpeukouverr' plus le tour de force du gros Antonio quand il avait trois ans et demie. SI J'ÉAIS VOUS, JE ME LAISSERAIS COMMENCER PAR LA FIN...

Diantre et ventre St-Gris et Ste- Jovite-sur-le-Lac! Je viens de trouver une agrafe près de mon clavier; j'y pense mais suis quand même relationnellement confus par tant d'aberration métapsychosistes succintes. Je suis bouche-A de rage, de misère, de gloire, de distorsion calomnieuse et putride comme un calle-vert poussé par des vents trop obscurs pour être perçus comme tels. Pourquoi me lisez-vous, pensais-tu soindre de ta turpitude des moins déflagrante, mais c'est parce que je vous isole du monde supposément réel (du moins, le dit-on en pensant que la terre est sphéroïde dans toute sa plénitude subjective). Je vous sors des tourment des vos tracas, de vos problèmes quand vos envies sont truquées par des désirs inconscients de songes incomplets. Fière de ma célèbre entrave à la méconnaissance des lieux incomplets, je m'en remet aux considérations futiles et équivoques d'un monde sous-terrain, à une cosmopolité évidente où règne glucose et amibe paracelscienne. Je m'en excuse donc, mais n'en suis pas moins responsable, car, autant que je sache, je ne suis pas maître en mes lieux. C'est lui le maître incontesté de toutes choses qui rient, ricannent, rigolent, ou se bidonnent, c'est lui le respondiciliator de temps en temps mais où est donc Carnior Cepen-Dent' tout'fois mais encore quand il y eut MOI! Et j'en suis fière!

Prenons la Genèse d'une orange. Elle est constituée de cinq parties adorablement distinctes. Deux d'entres elles sont plus âgées que les quatres autres, mais seulement trois sont deux fois plus importantes en insignifiance qu'une seule réunie. C'est une monothéisterie des plus parfaite, non? Ne vous laissez surtout pas perdre dans toute cette confiture cérébrale, il en serait trop peu dommage; non, je crois que l'attitude à avoir est la bonne, le meilleure que puisse contenir un si petit cerveau, même accablé par tant de charme et de bienfaits nauséabonds.

L'ironie est douce au coeur du ALAIN. Au fait, en parlant de Alain, saviez-vous que c'était une marque de barbares d'avant l'invention de l'horloge solaire à infra-rouge pour voir l'heure la nuit? Moi oui, car un des mes nébulant et ventripoteux ancêtres m'a accosté, l'autre jour, alors que j'étais occupé à me mutiler le foie gauche à l'aide d'un objet constipant, style vidéo des Teenages Newkids on the Turtles. C'était à s'en péter les boyaux, si fragile, difficile à protéger, pourtant, on chantait si fort! De l'incohérence à profusion, vous en voulez? Moi non plus. Je suis contre tout ce qui est incohérent, non-rigoureux, froid ou logique. J'aime que tout s'emboîte, s'imbrique, s'interpénètre, se joigne parfaitement et conjointement dans le plus grand des délices mijaurée et pharisien. J'aime aussi les astres de la nudité frivole et inconséquente quand je regarde en silence une fanfare, une farandole, ou un borborygme dans mon bain rempli à souris-le-bord d'un liquide visqueux et simulâcriel. Je cherche ma tête, l'avez-vous vu, ou ne me dites-vous ça que pour me faire une faim atroce, répugnante, voire drôle à en mourir assis dans un "blender" tournant à une vitesse folle et démesurée d'une cuillère à thé dans un parcours 1828 trous (c'est un peu court, jeune homme!). Soyons sérieux, pardi, soyons logique, parlà, ces mêmes parias qui ont étés pris aux courses sans leur "caddy", déplorant le dicton: "No Monkey, No Caddy". Il ont on pleurée bien des rivières, moi rivières j'en ai vu des pluies, mais comme celle-là, jamais, maudite rivière qui pollue nos sources et nos chênes, qui nous entraîne dans une ronde fulgurante, mais non moins bloquée par les ennuies acides. Une fille m'inspire en particulier, en terme de conflits amoureux et amicaux mais je ne m'en inspire pas moins quand je m'éveille et que mon lit est trempé de belles paroles.

J'hésite entre donner un coup de pied dans une tête et me faire frire une flèche empoisonnée et lui lancer dans une oreille, celle qui est sur la rail de chemin de fer. Je voudrais lui râper le visage sur un mur de stucco, asseoir un jeune garçon pré-pubère de 738 livres sur sa tête et de le tirer par les pieds, jusqu'à ce que striction s'ensuive; j'aimerais lui lancer des moniteurs comme on lance des couteaux à triples tranchants; je veux lui ravir ses reins, pour qu'il ne puisse plus filtrer mes paroles quand je l'insulte ouvertement, pour qu'il les reçoive de pleines oreilles, pour qu'il rit tellement que sa rate le quitte pour retourner chez sa mer... Je lui en veux légendairement, donc avec un fond de vérité.

Pour ne rien vous dire, je suis normal e parfaitement normal e. (sur l'air de "Je suis malade" de Serge Lama de Sibérie) mais j'ai fin.


Octobre 1993